En 1900, Ferdinand Moncorgé, artiste de variétés connu sous le nom de "Gabin" achète une maison à Mériel et s'y installe avec sa femme et ses trois enfants.
Jean naît quelques années plus tard, le 17 mai 1904. Sa mère le met au monde chez une sage-femme de Montmartre mais regagne rapidement Mériel, son nouveau-né sous le bras.
L'enfant de Mériel
Nous habitions une grande maison en pierre, juste à côté de la voie ferrée.
Sens comme ça sent bon, la terre de Mériel.
Le goût de la nature
C'est donc à Mériel, alors petit bourg rural des bords de l'Oise, que Jean Gabin passe son enfance et son adolescence, à l'exception d'une brève période
durant la guerre de 14/18 où le père décide de louer un appartement à Montmartre, rue Custine.
Mais c'est à Mériel que se forme sa personnalité et qu'il prend goût aux choses de la nature ; une passion qui ne le quittera jamais.
Débuts hésitants
C'est aussi à Mériel, devant une croix de pierre érigée en mémoire du Marquis de Montebello tombé foudroyé en ce lieu, que Jean lit cette phrase : "Veillez et priez car vous ne savez ni le jour ni l'heure".
Jean ne cessera de la répéter toute sa vie en la transformant en "Nul ne sait ni le jour ni l'heure".
Mais un jour, Jean doit dire adieu à Mériel. Son père, las de le voir exercer de petits métiers d'ouvrier, le pousse sur les planches des Folies-Bergères, ce qui fera dire à Jean plus tard :
"Je suis entré dans le métier à grands coups de pompe dans le train…"
Nul ne sait ni le jour ni l'heure.
Retour à Mériel
Devenu vedette de cinéma, Jean revient à Mériel rendre visite à sa sœur aînée Madeleine, épouse du champion de boxe Jean Poësy. Madeleine habitera la maison familiale jusqu'à sa mort en 1971.
Il y vient aussi voir quelques vieux copains comme le champion cycliste André Leducq qui tient le café du village.
Pourtant, petit à petit, Jean semble délaisser Mériel et Mériel, de son côté, commence à l'oublier.
Madeleine a été pour moi une sœur formidable, véritablement ma seconde mère.
Une biographie décisive
Or, en 1987, paraît la biographie monumentale écrite par André Brunelin : "Gabin". Les confidences de l'acteur à son biographe et ami révèlent à quel point
Mériel est resté profondément ancré dans sa mémoire et a influencé sa personnalité.
C'est ainsi qu'à l'initiative de sa famille, de ses proches dont André Brunelin, Jacques Bar et Gilles Grangier, et de la municipalité de Mériel, le Musée Jean Gabin et la Place Jean Gabin sont inaugurés le 26 septembre 1992.
Mériel a été pour Gabin ce que Whitechapel fut à Chaplin : la source première de leur inspiration créatrice.
André Brunelin